Et si les Médias n’existaient pas ?

 On pourrait facilement accuser les journalistes de remuer la vase et de fouiller la vie privée des gens pour créer des événements qui feront vivre leurs journaux. Ceci est pourtant matière à réflexion car, en effet, qu’en serait-il de la république, de la démocratie et de nos institutions si le journaliste n’existait pas ?

 Depuis des décennies les grands journaux à la recherche de scoops envoient leurs armées de journaliste à la découverte de ce qui pourrait créer des affaires retentissantes. Le journaliste résolument indépendant cherche des informations dans les milieux fermés aux investigations de la justice et de la police qui n’ont pas toujours été libres de leurs pensées et de leurs actes

De cette indépendance incorruptible du journalisme sont nées quelques affaires : l’affaire de la garantie foncière qui impliqua Albin Chalandon en 1971 – l’affaire des micros du Watergaffe en 1973 – l’affaire des diamants de Bokassa en 1979 suivi la même année de l’affaire Robert Boulin – l’affaire Maurice Papon et bien d’autres moins retentissantes et révélées au public grâce aux médias

La publication de feuilles d’impôts par le canard enchainé, a mis à jour des pratiques autrefois légales qui permettaient de se soustraire partiellement ou totalement à l’impôt. Parmi les épinglés : Jacques Chaban Delmas – jacques Chirac – Valérie Giscard D’Estaing – Marcel Dassault – jacques Lafleur.

Sont venus grossir le flot des affaires, les procédures de financement des partis politiques et des listes électorales revues et corrigées dans ce qui fut l’affaire de 1989 qui mettra au banc des accusés Jacques Dominati et ses deux fils.

La liste des affaires revenues à la surface est extrêmement longue et les faits auraient été tenus secrèts sans l’intervention de journalistes pinailleurs et extrêmement compétents qui ont pris d’énormes risques en dévoilant des secrets qui auraient pu leur couter leur carrière des condamnations pour diffamation et même la vie dans les affaires d’état les plus épineuses. Leurs interventions ont permis de jeter le voile sur : l’affaire Péchiney – l’affaire du sang contaminé 1989 – l’affaire de la mairie de paris – l’affaire Tiberi et des faux électeurs en 1997 – l’affaire ELF en 1998 – l’affaire Christine Boutin  et de son logement loué à des conditions très avantageuses en 2007

Suivent ensuite de nombreux jugements sur des abus en tous genres  comme par exemple les vacances de Michèle Alliot Marie en Tunisie et aujourd’hui diverses fraudes fiscales incriminant des hommes politiques hauts placés comme Jérôme Cahuzac qui met à mal le gouvernement de François Hollande

François hollande qui reconnait aujourd’hui, dans son tout dernier discours, la nécessité d’un journalisme indépendant et libre et qui prends des mesures pour assainir la vie politique. Il y aura désormais un après Mediapart du moins c’est ce que nous aimerions espérer si tant est que nous puissions sortir de ce système corrompu et égocentrique.

4 réflexions sur « Et si les Médias n’existaient pas ? »

  1. Mouais…

    Sur le côté « grand reporter méga-compétent à l’oeil de lynx, etc… », j’élabore une piste rendant compte de ce qu’a dû être le travail « dangereux et acharné » de l’équipe d’Edwy PLENEL, à la fin de cet article:

    [url]http://www.come4news.com/un-gars-une-fille-la-rupture-548182[/url]

    Je ne pense pas qu’il y ait, quoi qu’il en soit, trop à fantasmer là-dessus.
    Bien que je vous rejoigne évidemment sur la nécessité du contre-pouvoir que doit exercer la sphère journalistique (le « 4ème pouvoir »), et que je ne crache bien sûr pas non plus sur les révélations de MEDIAPART ou du CANARD.

    Malheureusement, si l’on veut parler des grands medias aujourd’hui, il y aurait beaucoup plus à dire sur l’aspect connivence ou déférence vis à vis du pouvoir, que sur celui que vous développez ici.

  2. Sans aucun doute, heureusement qu’ils sont là ! Surtout ceux qui investiguent, car les autres ne vont plus à la pêche. Ils se contentent de se copier les uns aux autres, sans plus !

  3. Merci pour vos commentaires – tous les journalistes ne sont pas en effets concernés mais ce qui est intéressant c’est qu’il y en a un certain nombre qui informent le monde sur des pratiques discrètes et illégales. cela n’arrêtera certainement pas les fraudes en tout genre mais ça limite tout de même un peu ceux qui ne sont plus « intouchables » cordialement jp.visee

  4. Les journalistes ont des avantages en impôts, dont ils ne parlent pas, mais qui limitent beaucoup leur indépendance. Cela n’empêche pas que certains sont très bien.

Les commentaires sont fermés.