Escapade dans la capitale des Flandres (partie6)

 A Paris, il y a le Louvre, véritable joyau au cœur de la capitale où des chefs d’œuvres plurimillénaires dorment au chaud gardés par des gardiens de nuit. Lille peut s’enorgueillir d’avoir le Musée des Beaux-Arts. Sa collection est tout simplement formidable, la plus importante de France, hors Paris, ce qui en fait le deuxième musée national.

Tout commence après la Révolution, les autorités de l’époque, motivées par une haine sans concession contre les privilèges des nobles et de l’Eglise, décident de s’emparer de gré ou de force de leurs biens. Les saisies s’amoncellent tant et bien que la place vient à manquer pour les stocker. Louis Joseph Watteau, peintre lillois, reçoit la tâche de faire un inventaire de tous les objets glanés dans les couvents, églises et palais particuliers de nobles dorénavant désargentés. Le fruit de ces glanages contraints est tout d’abord exposé au couvent des Recollets, un ordre franciscains, jusqu’en 1809. Le lieu devenant exigu, la nécessité de trouver un lieu décent se faisait de plus en plus sentir, de plus avec le décret Chaptal de 1801 et la vulgarisation de l’art, l’aura du musée est grandissante. En 1850, les lillois inaugurent le déménagement dans un nouvel endroit, l’Hôtel de ville. Même si l’ensemble des œuvres se plaisent en ce lieu, elles se devaient avoir leur propre maison, elles ne devaient plus vivre cette vie d’occupantes inopportunes. Le maire, Gery Legrand, met alors en place un vaste chantier, en lieu et place de la place de la République, faisant front à la Préfecture, qui au bout de 7 années, de 1885 à 1892, fera sortir de terre le monument de style Belle Epoque, que l’on peut voir aujourd’hui. Toutefois, il reçut quelques rénovations entre 1991 à 1997, période où dans la ville, en pleine mutation, la symphonie urbaine se résumait en majorité par des bruits de marteaux piqueurs et de bétonneuses batteuses. Au final, le musée gagna un grand espace pour accueillir des expositions permanentes, à l’image de celle qui se déroule actuellement rendant hommage à l’artiste Boilly, et un immeuble en forme de lame où se déroulent les activités administratives. Le plaisir est toujours présent quand il s’agit d’y faire un tour, rien que de regarder sa magnifique façade avec ses grandes fenêtres, sa lourde porte d’entrée et ses ornementations, vous ravira. Vous pourrez déambuler dans ses couloirs afin d’y voir les 200 sculptures, les 650 peintures du XVI au XXème siècle, certaines signées Courbet, Goya, Delacroix,  des milliers de céramiques, de pièces d’orfèvrerie, de dessins et d’estampes dont certaines créées par quelques coups de crayon tenu par Raphael, j’en passe et des meilleurs. Il se dégage du musée un sentiment de puissance aussi bien à l’intérieur que de l’extérieur qui laisse le visiteur comme esclave de l’Art, mais c’est un asservissement que l’on subit allègrement. Certes l’entrée est payante, mais son coût n’est pas rédhibitoire, puis dépenser quelques euros pour voyager à travers des siècles de cultures ce n’est pas cher payé. J’y suis allé maintes fois et à chacune d’elle, je n’ai jamais été déçu. La plus mémorable est pendant la nuit des musées, qui se déroule à la fin mai, une partie des œuvres était exceptionnellement exposée à l’image de momies incroyablement bien conservées, mieux que certaines stars de cinéma liftées. 

Une réflexion sur « Escapade dans la capitale des Flandres (partie6) »

  1. Les Lillois avec une majuscule SVP

    Les noms (« gentilés ») désignant les habitants d’un pays, d’une province, d’une localité…. (Note de l’expéditeur : et même donc d’un quartier de grande ville !!!) prennent la majuscule initiale :  les Français, les Anglais, les Poitevins, les Parisiens.
    Les noms de langues correspondants gardent une minuscule : parler le français, l’anglais, le poitevin…
    L’adjectif garde la minuscule : la population française, la cuisine anglaise, le
    Marais poitevin, le Bassin parisien.
    L’usage est incomplètement fixé et les codes typographiques  diffèrent quant au traitement de l’attribut : Il est anglais (adjectif) ou Il est Anglais (nom). L’Imprimerie nationale tranche en faveur du nom, comme on le fait par exemple en allemand  (Sie ist Franzüsin).
    L’Académie considère que l’on a affaire à un adjectif, que l’on ne dira jamais Elle est Suissesse, mais Elle est suisse, et met donc la minuscule : Ils sont albanais, corses… Elle n’est pas parisienne.
    Enfin, on distingue généralement les noms désignant proprement des habitants de leurs emplois dérivés : les Albigeois aiment leur ville ; la croisade contre les albigeois, Cathares du Midi de la France, au XIIe siècle.

    Merci pour votre défense-promotion de Lille

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