Du troc, aux marchands, aux routes du monde, suite 5,

à l’origine du commerce et du capitalisme.

Les Comptoirs commerciaux, et les fondements du capitalisme.

 

Nous avons vu la puissance de la république de Venise, mais il y avait aussi celle de Gêne, Pise, d’Amalfi, qui avaient conquis les rives de la Méditerranée en établissant des centres d’échanges permettant ensuite de pénétrer en profondeur pour vendre les produits échangés et reçus par mer. Ils revêtissaient une grande importance dans le développement de la monnaie en l’imposant aux autochtones traçant ainsi les bases d’un colonialisme. Les comptoirs étaient source d’échanges, donc de richesse, entre les produits locaux achetés par les villes expansionnistes qui géraient le transport maritime et tiraient du commerce des produits importés, étoffes, soieries, ivoires, pierres précieuses,…. de précieux bénéfices, mais aussi créaient localement une richesse pour les Colons des comptoirs qui recevaient en paiement des produits achetés des pièces de monnaie et ou des marchandises en échange sous forme de troc, conduisant au développement des comptoirs dont l’influence sur leur région donnait à ces Colons un pouvoir politique et économique, générant une colonisation. Chaque grande ville maritime, Venise, Marseille, Amsterdam, New-York, Naples, Gène, Hong-Kong, Singapour….ont commencé leur histoire par le passé par le comptoir commercial.

Les marchands Italiens .

Marchands italiens devant leur comptoir et leur livre de comptes, selon une peinture de Niccolo di Pietro Gerini, dans l’église Saint-François de Prato. Le développement du commerce au loin et la mise au point de la comptabilité en partie double sont à la source du capitalisme moderne. Document Hachette – Salmer.

La maîtrise des moyens commerciaux en régulant les échanges et en fixant les prix est un système économique conduisant nécessairement au capitalisme, il a pris sa naissance au XIIIème siècle pour s’affirmer au cours du temps en Europe et aux États-Unis. Le système capitaliste s’est généré lui-même par le profit entre l’achat et la vente. Ce n’est pas une pensée doctrinale comme pourrait l’être le communisme, mais tout simplement le désir de gagner de l’argent entre le coût de l’achat et le prix de la vente d’un produit. Il n’y a pas d’autre explication par ce que c’est celle que les premiers humains ont appliquée à l’origine des hommes par le troc puis ensuite par la monnaie. Celui qui est détenteur de moyen financiers peut, par le pouvoir de l’argent, créer de la richesse en élaborant des produits ou marchandises qu’il peut écouler sur un marché régulé par l’offre et la demande qu’il a lui-même créées. La possession des routes maritimes et des vecteurs terrestres d’échanges est la première condition du développement du capitalisme. Pour acheter et vendre, il faut des moyens de communication et de transport. Le marché pour le profit est au cœur du système capitaliste. C’est lui qui détermine ce qui sera produit, qui le produira, et comment chaque intervenant en percevra les bénéfices. Le profit est en fait la récompense de l’entreprise, de celui qui a osé s’engager. Pour cela, il lui a fallu au départ créer de l’envie pour qu’ensuite elle se transforme en argent qui ne pouvait qu’être le profit de ces achats et ventes. A partir de cela, petit à petit, des fortunes se sont créées qui ont financé des projets par des prêts, et qui, petit à petit, rapporteront, et par effet de boule de neige en rendant les prêteurs encore plus fortunés pour finalement se rendre compte qu’ils sont devenus une banque. Raisonnement simpliste au demeurant mais réel encore appliqué de nos jours. C’est ainsi que les banques se sont créées et qui ont gouverné le monde définissant ainsi le «capitalisme» qui n’est pas une doctrine mais simplement un état qui s’est lui-même généré naturellement. Les banques sont devenues être les vecteurs au cœur de ce système en gouvernant et en imposant leurs conditions, elles représentent ce que l’on appelle le Nouvel Ordre Mondial par ce que nous leur donnons la possibilité de gérer notre consommation.

Le capitalisme existait déjà dans l’antiquité, il a toujours vécu implicitement dès lors que les hommes ont cherché à s’enrichir traduisant le besoin naturel de posséder. Les Grecs et les Romains ont constitués des Empires par leur hégémonie. C’était à la fois du capitalisme et du colonialisme, l’un étant le corollaire de l’autre.

Les trois états de la société médiévale.

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L’enluminure présente les trois ordres de la société médiévale, ceux qui prient, ceux qui combattent et ceux qui travaillent. Bibliothèque Nationale de France, département des Manuscrits. http://www.memo.fr/article.asp?ID=MOY_TAR_000

Il est apparu à la fin du Moyen-âge en Europe et s’est développé tout le long du temps pour être ce qu’il est aujourd’hui un commerce international, après la découverte des Amériques, créant cette gouvernance mondiale des banques. Il n’est plus possible aujourd’hui de conduire un pays sans tenir compte de ce gouvernement mondial qui mobilise les chefs d’États des 20 pays les plus riches de la planète pour convenir d’une politique nationale en conformité avec la ligne définie par ce gouvernement, les banques.

L’histoire du capitalisme a toujours été une source de débats sociologiques, économiques et historiques depuis le XIXème siècle. Pour Karl Marx, ce système de production, symbole du triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse, ne serait qu’une étape dans l’histoire de l’humanité, caractérisée par la lutte des classes, et serait condamné à être renversé par le prolétariat. Les sociologues Allemands du début du XXème siècle ont quant à eux mis en avant des explications culturelles et religieuses pour expliquer son émergence, Werner Sombart l’associant à la mentalité juive, Max Weber à l’éthique protestante. Plus récemment des historiens, tel Fernand Braudel , se sont intéressés à l’évolution dans le temps de cette «civilisation», en faisant remonter ses racines au Moyen âge.

Pour Fernand Braudel , «la Dynamique du capitalisme, 1985», le capitalisme est une «civilisation» aux racines anciennes, qui a déjà connu des heures prestigieuses attestées par le rayonnement des grandes cités-États marchandes, Venise, Anvers, Gênes, Amsterdam, etc. mais dont les activités restent minoritaires jusqu’au XVIIIe siècle. Pour Werner Sombart, «Le Capitalisme moderne, 1902», date quant à lui l’émergence de la civilisation bourgeoise et de l’esprit d’entreprise du XIVème siècle, à Florence.

L’histoire du capitalisme soulève de nombreuses polémiques, sujets de confrontation entre les grands courants politiques et économiques : impérialisme , colonialisme, inégalités , crises économiques , exploitation , mais aussi démocratie , liberté , développement , richesse et abondance sont autant de termes et concepts maniés par les auteurs qui ont étudié le sujet. Le capitalisme forme un tout religieux, argent, domination, esclavage tout est bon pour le profit de quelques groupes d’hommes qui n’hésitent pas d’en appauvrir beaucoup d’autres pour leur profit. En fait, on s’aperçoit, malgré les défauts du capitalisme que, toutes les théories de ces imminents philosophes économistes, l’évolution de notre gouvernance s’est affermie dans une logique capitaliste, tout autre gouvernance des hommes a montré son échec ne laissant que quelques pays communistes pour la privation des libertés de leurs habitants, mais pratiquant une politique internationale capitaliste.

Il existe plusieurs formes modernes de capitalisme, les hommes ont surfé sur ce qu’il était pour créer un capitalisme libéral qui serait sans lois, bien que ce ne soit pas exact. C’est un système économique basé sur l’état de droit dans le respect du droit de propriété comme un fait supérieur à toute autre politique. Milton Friedman économiste Américain prix Nobel d’économie en 1976 notait dans ses mémoires le droit de propriété est «le plus basique des droits humains et un fondement essentiel de tous les autres droits». Défenseur du libre marché, Friedman est le membre le plus éminent de l’école de Chicago. Cette notoriété lui vient, en grande partie, de ses écrits, faciles à lire par monsieur tout le monde. Monétariste «de toute la vie», il s’opposa au keynésianisme au moment où celui-ci connaît son apogée dans les années cinquante et soixante et propose de résoudre les problèmes d’inflation en limitant à un taux constant la croissance de l’offre monétaire. La citation de Milton Friedman est la suivante :

«Les grandes avancées de la civilisation, que ce soit dans l’architecture ou dans la peinture, la science ou la littérature, l’industrie ou l’agriculture, ne sont jamais nées de l’intervention d’un gouvernement centralisé», on ne peut lui donner tord.

Keynésiamisme et monétarisme se sont affrontés comme deux idéologies capitalistes, et celle du keynsiamisme préconise l’intervention de l’État dans la régulation des marchés pour assurer le plein emploi. C’est en fait ce qui se passe quand le monétarisme échoue, n’ayant plus d’autre solution que l’État pour assurer l’emploi, sans que pour autant ce soit le plein emploi. John Maynard Keynes économiste qui et un mathématicien Britannique, est le fondateur du keynésianisme, doctrine économique qui encourage l’intervention de l’État. Actuellement au G20 c’est le keynésianisme qui semble être soutenu par l’Europe afin d’obtenir une meilleure régulation du commerce international par suite des politiques divergentes des pays appliquant le monétarisme qui nous a conduit à la crise les obligeant à la dévaluation de leur monnaie pour retrouver un marché de l’emploi par une offre internationale plus avantageuse, mais au détriment d’autres pays. Il faut bien voir que notre politique économique oscille entres ces deux doctrines sans jamais avoir une position franche. Les États-Unis font les deux à la fois, Keynésianistes à l’intérieur pour aider leurs entreprises et monétaristes à l’extérieur, de même que les Chinois. Quand à nous Français européens nous sommes liés sur le plan monétaire par l’euro, donc toute dévaluation nous est impossible, et nous pratiquons une politique intérieure keynésianiste par l’intervention de l’État dans tous les domaines économiques. Nous avons la plus mauvaise position. En d’autres termes pour assurer la prospérité du pays, il faut de l’emploi, donc des commandes, donc du commerce, donc vendre, donc des prix attractifs et de bons produits fabriqués avec une bonne main d’œuvre résultant de l’emploi. Tout se tient et les grandes théories ne sont que des théories, car sans commerce par de prospérité, et pas de profits.

La suite portera sur les hypermarchés et le petit commerce