Du sang sur des pavés la nuit

 

Une semaine a passé depuis le drame lillois, alors que deux (jeunes) vies se sont arrêtées, la monotonie quotidienne a repris ses droits. L’une des interrogations qui m’est venue à l’esprit au moment de la nouvelle était : « Ou va le monde? ». L’actualité, dans son étalage des nouvelles absurdes renforce cette interrogation existentielle. Il suffit de feuilleter le journal du matin, écouter la radio le midi ou regarder le JT de David Pujadas, le soir, pour se rendre compte que le monde parait fou. La planète tourne sur elle même mais, à force, elle a le tournis et perd le sens des réalités. 

Il y a 7 jours, tout près de chez moi, à Lille, une terrible fusillade a eu lieu. Bilan de cette monstruosité, 2 morts et 6 blessés. La raison de ce geste incompréhensible, s’être fait refouler à la sortie d’une boîte de nuit  sélecte de la capitale des Flandres, le Theatro. La discothèque a été la scène d’une tuerie sans précédent dans le centre de la Ville. Le présumé coupable, un homme âgé de 32 ans, d’origine maghrébine, nommé Fayçal Mokhtari, n’était pas un inconnu des services de police. Long comme le bras, son casier judiciaire était jalonné d’accusations de trafics en tout genre, d’abus de confiance, d’actes de violence, bref, cet énergumène n’était pas un tendre. Malgré son état de fripouille notoire, il pouvait se balader tranquillement dans la rue, sans être inquiété, cela parait abracadabrantesque et pourtant, c’est la triste vérité. 

Alors qu’il tentait sans cesse de rentrer dans cette fameuse boite de nuit, il était toujours persona non grata. Semaine après semaine, les videurs, bâtis comme des armoires normandes, lui barraient le chemin. Aussi entêté qu’un mulet déraisonné, il voulait y pénétrer, afficher une telle obstination c’est à la limite de la sottise humaine. Dimanche matin, c’était le coup de trop, vexé dans son ego démesuré, à l’image de nos Bleus, il n’a pas accepté que les "gorilles" le rejettent au seuil de l’enceinte de la musique R’n’B chic. 

Préparant son coup, du moins cela semble le plus probable, il avait rangé précautionneusement une Kalachnikov dans le coffre de sa voiture. Tel un gamin voulait chercher des noises à des plus grands que lui, se pensant dans un film mafieux à la Scarface, il est allé à l’encontre des ennuis en se présentant une nouvelle fois devant l’entrée de la discothèque. Des insultes et des coups de poings se sont échangés sur le trottoir, le nez en sang Fayçal, est reparti la queue entre les jambes, il a joué son Schwarzenegger en promettant un retour rapide et qui allait faire mal. 

 

Au bout de quelques minutes, il est revenu armé d’un fusil mitrailleur et a fait feu sur la façade. Les balles perforantes sont passées à travers la paroi pour aller se loger dans  les corps de clubbeurs, dansant au rythme de musiques contemporaines. Les rires, le brouhaha, les verres qui s’entrechoquent, ont cédé la place aux cris de panique et aux mouvements d’émeute. Une fois son méfait accompli, Fayçal a fui en courant, il s’est engouffré dans une voiture conduite par un de ses camarades, champion de boxe thai amateur.

Au bout de cinq jours, une co-opération entre les polices françaises, belges et espagnoles ont permis leur arrestation. Les deux coupables ont été appréhendés à Figueras, commune où affluent les touristes. Grace à l’écoute d’appels téléphoniques, les forces de l’ordre ibérique ont eu vent de deux français voulant acquérir de nouvelles pièces d’identité. Des lâches, voulant fuir à tout prix, n’assumant pas la conséquence de leur acte, ce ne sont pas là des Tony Montana mais des méprisables individus de bas-étages. Cependant toute la lumière n’est pas faite. Organiser une cavale nécessite de nombreux contacts, moyens financiers et matériels. Autant dire que d’autres noms vont certainement tomber et à chaque fois, une pièce supplémentaire du puzzle va s’ajouter.  

La Justice a finit par frapper, elle a tendance à "transpercer" de son glaive implacable, ceux qui tentent de la contourner. Nicolas Sarkozy, par exemple, a des sueurs froides depuis que les juges commencent à perquisitionner à domicile, la famille Jackson fait jouer ses avocats pour que la vérité soit faite sur la mort de Michael, Ben Laden a finalement été vendu par les siens, permettant aux GIs d’intervenir.

 

Pour tous les jeunes lillois, ce mortel fait divers a jeté un froid glacial dans le monde de la nuit. Avant, on se préparait pour sortir s’amuser sans se soucier que l’on puisse finir dans un sac mortuaire, dorénavant et depuis l’histoire du tueur fou poussant de jeunes hommes dans l’eau brunâtre de la Deûle, il y a a toujours une petite appréhension. On dit au revoir à ses parents, on quitte son chez soi, en se disant que c’est peut être la dernière fois. Le même phénomène vient de se rétiéré aux environs de Cambrai… Triste monde aliéné

Une réflexion sur « Du sang sur des pavés la nuit »

  1. Ben ça alors, moi qui croyait que la pire menace en France c’est le F Haine…
    Ce sont les criminels qui sont dangereux, on m’aurait menti ?

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