Différentes formes de magie: arts divinatoires et cartomancie

              Prévoir l’avenir, donc, se fait différemment selon les régions et leurs traditions. On répertorie ainsi plusieurs dizaines d’arts divinatoires, tous différents de par leur mise en pratique.

            L’arithmomancie (divination par les cartes, tel que l’oracle de belline par exemple), la belomancie (par les flèches), la capnomancie (par la fumée), la chiromancie (par les lignes de la main), la cléromancie (par le hasard), l’empyromancie (par les entrailles des animaux), l’oniromancie (par les rêves), ne sont qu’un petit échantillon de la longue liste des arts divinatoires existants. Leur étymologie n’est pas difficile à décoder: le support utilisé est ajouté devant le mot grec μαντεία qui signifie à la fois la faculté de prédire, consulter un oracle, et la capacité d’interpréter la réponse donnée. Le plus connu est très certainement la cartomancie.

 L’art de prédiction à partir des cartes sera le sujet de mon premier article sur ce thème : La divination par les cartes est pratiquée par des cartomanciens, parfois appelés diseurs de bonne aventure.

            Ses origines remontent fort probablement à l’Antiquité, de l’époque des Egyptiens, fort investis dans tout ce qui touchait aux arts divinatoires. Mais on ne trouve ses premières traces qu’au XVème siècle en Espagne et peu après en Italie dans des œuvres de Francesco Marcolini et Martin de Azpilcueta. Son apogée est atteint lors de la période pré-révolutionnaire du Siècle des Lumières, car c’est à cette époque que sort le fameux jeu des Tarots, dont la popularité ne cessera de croître grâce à de multiples apparitions dans des romans ou pièces de théâtre. Certains pratiquants deviendront même célèbres et iront jusqu’à être appelé par certains puissants, soucieux de leur avenir. Par la suite naquirent de nombreux dérivés (dont le plus populaire : la Tarot de Marseille) jusqu’à en arriver à ce qu’on connait aujourd’hui au travers de multiples publicités plus inutiles que pièges à pigeon.

La popularité de la cartomancie se doit en grande partie grâce aux œuvres d’Encausse, Oswald Wirth et Paul Marteau. Ces écrivains ont chacun publié des ouvrages à succès sur le sujet (dont le dernier, Le Tarot de Marseille, par Marteau en 1948), contribuant largement à l’expansion de ce type de voyance en Europe

 

La seule formation des cartomanciens est l’interprétation des cartes. Leur intuition et leur perception des choses doit être, comme pour toute personne pratiquant une prétendue magie, doivent être exceptionnels. On peut néanmoins discerner des généralités, par exemple dans le cas de l’utilisation d’un jeu de cartes classique :→ Les carreaux sont liés aux activités, aux projets, loisirs et à la vie professionnelle, et matérielle en général. Ils sont associés au printemps.

→ Les cœurs sont évidemment liés aux passions, aux sentiments, à la famille et l’amitié, à l’amour et au romantisme. L’automne leur est associé.

  → Les trèfles représentent les richesses matérielles telles que les affaires d’argent, la propriété, et au statut social. L’été en est la saison correspondante.

  → Les piques font plutôt référence aux préoccupations intellectuelles et aux luttes et affrontements, aux changements profonds, à la maladie, la souffrance, le danger et la mort, et est associée à la saison hivernale.

            Vous remarquerez donc que des facteurs extérieurs interfèrent également dans l’interprétation des cartes, telles les saisons mais aussi les signes astrologiques pour ne donner qu’un exemple.