Des boucles pendantes originales: l’artisanat du Pérou

Il sera difficile de reconnaître des boucles d’oreilles du Pérou pour quelqu’un ne connaissant pas dans le détail la culture de ce pays. Et pourtant, à Cuzco dans les Andes, l’ancienne capitale Inca est encore aujourd’hui un lieu de production de boucles d’oreilles pendantes en argent 950 de fabrication artisanale, perpétuant ainsi des savoir-faire ancestraux. Les bijoux produits dans la vallée de l’Urubamba, la vallée sacrée des Incas diffèrent fortement de ceux produits dans le reste du pays.

 Bien quelle soit perchée sur la cordillère des Andes, la ville de Cuzco n’est pas si loin de la côte (400 km environ), ce qui explique pourquoi les artisans bijoutiers de la ville utilisent aussi bien des fragments de pierres naturelles que des coquillages pour incruster leurs bijoux en argent. Ceux-ci utilisent la variété des pierres de la région pour constituer de véritables kaléidoscopes de couleurs en bijoux.

L’autre particularité des artisans de cette vallée est qu’ils incrustent les pierres naturelles dans des logements faits dans le support en argent, celles-ci ne sont pas serties. Ils les incrustent imbriquées finement constituant ainsi de véritables mosaïques de couleurs. Celles-ci sont ensuite polies de facon à présenter une surface uniformément lisse sur tout le bijou où l’argent affleure à peine, le rendant presque invisible.

 

La technique employée consiste à créer un master qui sert ensuite à faire un moule dans lequel on injecte de la résine. Cette pièce en résine sert ensuite à faire un moule en plâtre dans lequel sera coulé l’argent en fusion, donnant ensuite les boucles d’oreilles en argent sans leurs pierres. L’artisan s’emploie alors à tailler minutieusement les pierres afin de pouvoir les loger dans leurs emplacements respectifs. 

Les artisans emploient essentiellement des coquillages nacrés, d’abalone, de spondylus (de couleur orange) et des pierres de turquoise, malachite, venturine et lapiz-lazuli. Le style consiste à mélanger les couleurs vives qui attirent le regard et à fabriquer essentiellement des boucles d’oreilles pendantes dont l’argent ne constitue qu’un support pour les pierres.

Un savoir faire antique

Cette technique d’imbrication des fragments de pierres n’est pas sans rappeler les fameux murs Incas constitués de pierres aux multiples faces, toutes s’imbriquant parfaitement avec les pierres alentours, constituant ainsi des murs sans liant à la jonction des pierres.

Même si l’on a pas retrouvé de bijoux péruviens anciens faits selon cette technique, les artisans péruviens modernes semblent bien avoir emprunté leur inspiration des techniques utilisées pas leurs ancêtres pour élever ces murs.