Calomniez, il en restera toujours quelque chose…

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C'est dans le sillage des journaux Golias, de Rue 89, et du Vif.be, que nombre de blogs et de sites internet ont repris la même nouvelle, dans des termes à peu près  similaires, laissant penser que Benoit XVI écrivait, par le passé, dans une revue dite d'extrême-droite. Golias y va de "L'étrange collaboration de Joseph Ratzinger avec la presse d'extrême-droite autrichienne", Rue 89 enfonce le clou avec pour titre "Quand Benoit XVI écrivait dans une revue facho", tandis que le Vif se fait plus sobre en titrant "Nouvelles révélations embarrassantes pour Benoit XVI". Plus sobre?

Si le titre de Rue 89 nous fait miroiter la suite d'un article révélant un passé engagé de pigiste "fasciste" pour le pape, déjà pointé du doigt (pour ne pas dire mis à l'index) pour avoir été enrôlé dans les jeunesses hitlériennes (sans y adhérer, cela est évident. On notera que les conversations sont rudes sur ce sujet), celui du Vif tend à insinuer de par les mots "nouvelles révélations" que ce n'est pas la première fois que le passé du pape ressurgit, et pour des révélations similaires. Des "révélations" : c'est à dire des évènements cachés et secrets, mais très embarrassants et confidentiels. Pour ce qui est de Golias, l'on se trouve là dans la confusion entre les récits journalistiques habituels et les nouvelles d'Edgard Allan Poe, déformation du texte initial en plus. Et de fait, les contenus sont à l'avenant.

C'est la revue Der Spiegel en date du 16 mars qui a lancé l'annonce, dans un article signé Gunther Latsch, un député vert autrichien, qui y dénonce la parution d'un article du cardinal Ratzinger dans une revue marquée à l'extrême-droite. En effet, à l'occasion d'un numéro spécial et hors série pour commémorer la révolution allemande de 1848, le journal Aula avait demandé l'autorisation de faire paraître ce texte. Dans ce numéro, parmi des auteurs douteux, l'article du cardinal parait… Le numéro spécial s'intitule 1848 – Erbe und auftrag ». (1848 – héritage et mission).

L'article du député vert autrichien, intitulé en allemand "Les mains sales", n'avait trouvé qu'un faible écho, certainement suite aux propos du pape sur le préservatif en Afrique, qui furent tant décriés dans la presse, avant que la réflexion ne soit reprise par des spécialistes, qui se félicitent désormais de son discours averti. On ne peut mener plusieurs cabales à la fois : dans une même parution, ce n'est guère rentable. Le journal d'extrême-droite en question, Aula, s'était fait tristement connaître par son soutien à un  négationniste, ce qui avait fait scandale, au point que même les partis d'extrême-droite autrichiens s'étaient désolidarisé du journal, ce qui est tout dire.

Ainsi la lecture de ces articles nous apprend que le mensuel autrichien d'extrême-droite, Aula, est connu (redisons-le) pour avoir défendu un auteur négationiste, et avait sollicité Benoit XVI en 1998, cardinal à l'époque, et que celui-ci avait accepté, par l'intermédiaire de son secrétaire, la parution de son article intitulé "critique de la démocratie", selon l'express et Golias, mais "Freiheit und Wahrheit" c'est à dire "Liberté et Vérité" selon Rue 89. Cet article avait déjà paru dans une revue catholique en 1995, du nom de "Communio".

Mais selon les journaliste de Rue 89, qui republie un second texte à la suite du premier (car des lecteurs s'étaient montrés très critiques sur le premier opus), le titre initial était bien "Critique de la démocratie" (bien que, curieusement, dans son autorisation, le secrétaire du cardinal lui donne pour titre "Freiheit und Wahrheit", autrement dit "Libertés et vérités", ce que relate le même journal), titre qui en lui-même fait déjà frémir les bonnes consciences et les belles âmes… Tocqueville a décidément été bien inspiré de ne pas naître à notre siècle!

Le pape, germanophone, ne pouvait ignorer le contenu de ce journal, nous dit-on. Un blogueur a rapidement fait une petite mise au point sur les "révélations" de ces différents journaux. En effet les écrits du pape sont nombreux, et paraissaient déjà sur divers journaux. L'article n'avait pas été écrit pour paraitre dans le journal Aula, mais sur un journal catholique. Le titre du tirage exceptionnel de ce journal (prenons soin de noter que la photo du pape est particulièrement malhonnête sur cette réclame, pour ne pas dire plus) est semblable à celui d'une revue bénédictine. Était-ce intentionnel? La revue Aula n'a rien de recommandable, ce n'est pas à exclure.

Le secrétaire du cardinal Ratzinger a pu faire une erreur d'appréciation en envoyant une autorisation de parution, parmi d'autres, au journal, en ces termes : « Très cher M. Reisegger ! En rapport à votre aimable courrier du 18 septembre 1997, je suis autorisé, sur ordre de M. le cardinal Ratzinger, à vous informer que ce dernier est d'accord pour que son texte, “Libertés et vérités” (Communio 24, pages 526-542), soit reproduit dans le mensuel Aula de la Freiheitlichen Akademikerverbände Österreichs. ».

Le titre du hors série du journal était parfaitement inhabituel, la confusion est compréhensible et ce type d'autorisation est un simple accord usuel. Un article a paru pour une revue douteuse. Un seul. Nous saurions déjà que de nombreux articles de Ratzinger sont dans ce cas si la réalité était là. Mais las! rien d'autre à nous mettre sous la dent… Même pas la signature personnelle du cardinal Ratzinger qui très certainement avait d'autres chats à fouetter (c'est une image, il ne fouettait pas de vrais chats, je précise…).

En outre, le texte de Benoit XVI n'a rien de répréhensible. Il s'agit d'une réflexion sur la démocratie et la liberté comme le dit fort bien Rue 89, qui décrit aussi des changements dans le texte disponible en anglais sur internet, donnant pour exemple les titres des chapitres, ce qui , chacun en conviendra, ne casse pas une patte à un canard.

La réflexion de Benoit XVI mérite le détour. Comme l'intellectuel accompli qu'il est, il commence sa réflexion par l'idée de la liberté dans la société actuelle et depuis l'époque des Lumières. Il pose comme préalable que la liberté individuelle est devenue l'impératif de notre époque, impératif incontournable et qui passe avant tout. Mais est-on vraiment libre sans des règles précises? Le droit, avec son aspect contraignant, n'est-il pas un préalable à la liberté? Qu'en est-il de la liberté de l'Homme, en rapport avec sa nature propre? N'est-elle pas en elle-même limitée, ne serait-ce que par le rapport avec l'autre, les autres? Et partant, de quelle façon est-il réellement juste de définir ses limites, par rapport à quoi? La société en elle-même?

Selon Benoit XVI, notre société ne peut plus se faire d'illusion sur les promesses de liberté des idéologies politiques et sociales. Il cite le nazisme et le marxisme. Plus loin il critiquera le libéralisme avec son cortège de chômeurs et sa marchandisation de toute chose.

Les exemples du texte repris par Rue 89 sont isolés, mais ne sont pas bien méchants. Le but en est de manifester à quel point la pensée du pape sur la liberté et la démocratie a une visée "conservatrice" :

« Il est assez courant et répandu d'avoir le sentiment que la démocratie n'est pas encore la bonne forme de liberté. La critique marxiste de la démocratie ne peut pas tout simplement être mise de côté : à quel point les élections sont-elles libres ? « Jusqu'où va la volonté par certains de manipuler l'opinion publique à travers la publicité, donc à travers le capital ? N'existe-il-pas une oligarchie qui décide ce qui est moderne et doit servir d'exemple, de ce qu'un homme éclairé doit penser ? « La cruauté de cette oligarchie, ses possibilités d'expression publique, sont connues depuis longtemps. Qui veut s'y opposer est ennemi de la liberté, parce qu'il handicape la liberté d'expression. »

Il suffit d'avoir lu Orwel et son fameux 1984 pour comprendre, en gros, ce que Ratzinger décrit ici. Ne sommes-nous pas influencés par les organes de presse, la répétition de certaines informations en boucle, par la désinformation pure et simple, par la publicité? N'y a-t-il pas dans nos vies de chaque jours des lobbies, des tentatives d'influence, notamment? Ne sommes-nous pas d'une époque, "prisonniers" de notre époque? Sommes-nous réellement libres dans ces conditions?

Mais achtung! C'est un crime impardonnable de remettre en cause le fonctionnement démocratique et libérale des sociétés modernes! N'oublions pas que le texte est en grande partie un texte philosophique. Nos journalistes ne citent pas l'un des premiers propos dans le texte du pape, qui n'a jamais été ambigu sur sa pensée concernant aussi bien le nazisme que le marxisme. Il dénonce la faillite de leurs promesses de liberté :

"Néanmoins, le fait que le système marxiste n'a pas fonctionné comme promis est manifeste pour tous. Personne ne peut encore sérieusement dénier que cet apparent mouvement de libération était, avec le national socialisme, le plus grand système d'esclavage de l'histoire moderne"

Et la véritable question que pose le cardinal Ratzinger est de savoir comment l'Homme peut être véritablement libre, individuellement et collectivement. Mais il ne propose pas d'alternative politique. Il faut une "purification" personnelle pour y parvenir nous dit-il, dans un sens moral. La notion de responsabilité ne peut s'affranchir de la vérité. Comment devenir libre? Le cardinal Ratzinger passe par dessus les idéologies collectives. Il a sa réponse, une réponse propre et toute chrétienne : "Seule la vérité nous rend libre".

Pour conclure, et que le lecteur nous excuse d'avoir fait aussi long, Il n'est pas sérieux d'aller prétendre que Benoit XVI écrivait dans une revue "fasciste" (il faudra que nous nous mettions tous d'accord un jour, le fascisme est mort depuis un bout de temps, et tant mieux!) et il serait bon qu'en ce domaine, lorsqu'il s'agit d'une personne de grande influence, les écrits soient un peu plus mesurés, chez les journalistes professionnels comme sur les blogs, qui méritent tous un peu mieux que ces dénonciations aléatoires.

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« La calomnie, monsieur ! vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j'ai vu les plus honnêtes gens près d'en être accablés. Croyez qu'il n'y a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de conte absurde, qu'on ne fasse adopter aux oisifs d'une grande ville en s'y prenant bien : et nous avons ici des gens d'une adresse !… D'abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l'orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l'oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine, et, rinforzando de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue d'œil. Elle s'élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ? »

Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Le Barbier de Séville (1775), Acte II Scène VIII.

12 réflexions sur « Calomniez, il en restera toujours quelque chose… »

  1. [i][b]Blaise,

    bonjour…

    Tout d’abord, que ce week-end pascal t’apporte paix et sérénité et te permette de te rapprocher de Dieu…

    Que dire de plus sur cet article ?

    Il est vrai que, selon ce qu’on pense, selon nos croyances profondes ou selon nos athéismes…, nous pouvons être, comme nous pouvons fort bien ne pas l’être, influencés par ce que nous lisons (journaux traditionnels ou en ligne, livres…), par ce que nous voyons, par ce que nous entendons…

    Cependant, comment ne pas s’interroger sur les propos du Pape Benoît XVI ? J’ignore s’ils ont été, à dessein ou non, dénaturés… Mais, je me demande si sa déclaration sur les préservatifs n’a pas été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase (?)…

    Avec toute mon amitié,

    Dominique[/b][/i]

  2. Bonjour Dominique,

    Les écrits de Benoit XVI sont souvent très complexe, ce qui peut générer certains malentendus avec les simplifications qui peuvent en être faites.

    A bientôt!

  3. [b]Mais, Blaise, le Pape Benoît XVI, ne pourrait-il pas rendre ses écrits moins complexes et beaucoup mieux compréhensifs pour toutes et tous ? [i]Cela ferait cesser toutes ces polémiques et mésententes bien inutiles ![/i][/b]

    [b]Amicalement,[/b]

    [b]Dominique[/b]

  4. Et oui le pape n’est pas au café du commerce, c’est un intellectuel !
    En l’occurence ce texte est un pur produit de l’intellectuel de haut vol qu’est Ratzinger…Il n’est pas destiné à n’importe qui mais aux lecteurs de la revue de théologie internationale COMMUNIO.
    Et la phrase sur le préservatif a été quand même bien sortie du contexte et tronçonnée….Il a dit « SI on y met pas l’âme, SI on engage pas les responsabilités personnelles, on ne résoudra pas le problème par la distribution de préservatifs, au contraire cela risque d’augmenter le problème » et non le préservatif augmente le problème…Autrement dit nulle part il n’a condamné le préservatif, c’est carrément ridicule.

    Contrairement à ce que vous penser Dominique, je crois que Benoit XVI sait au contraire trés bien s’adapter à son auditoire.
    Il a été professeur aussi pendant de longues années et sait parfaitement se mettre à portée.

    Merci à Blaise pour cet article. J’aurais juste une remarque supplémentaire sur la nature de la source fournie par Rue89 ( qui ne fait que plagier der Spiegel) à savoir cette lettre qui aurait été envoyée par le secrétaire…Personne n’en connait l’authenticité…Elle vient de chez Aula..Moi aussi je peux dire voici la lettre que j’ai reçu il y a 10 ans me donnant l’autorisation, rien de plus facile.
    Un bout de lettre déchiré sans signature, avec une minable mention « secretariat »…est-ce sérieux..??
    Même les termes de la lettre sont vraiment suspects si le secrétaire connaissait ce groupe présentés comme notoirement néonazi:

    « TRES CHER…SUR ORDRE DU CARDINAL ???? » vraiment c’est trés trés gros.

    Le but est seulement de salir.

    Joyeuses fêtes de Paques.

  5. Merci Thierryboya de ces précisions.

    En effet le texte Libertés et vérités est un pur produit de Benoit XVI! Je me suis fait un devoir de le lire avant d’écrire sur ce sujet, mais dans une traduction anglaise approximative, je dois bien l’avouer. Si vous disposez d’un texte entièrement et correctement traduit, je suis preneur!

    A divers égards ce texte m’a fait songer à un autre texte mal compris du même auteur, je pense au discours de Ratisbonne.

    Je vous rejoins sur le fait que le pape sait se mettre au niveau des personnes qu’il rencontre, c’est tout à fait manifeste si l’on suit ses déplacements.

    C’est la presse qui hurle et qui cherche toujours une polémique en déformant des propos notamment, et surtout autour de Benoit XVI.

    votre réflexion sur le document autorisant la partution est très bien vue! J’avoue n’y pas avoir songé, ne sachant pas d’où venait ce papier.

    J’ai trouvé aussi une drôle de réflexion de la part d’un moine sur un blog, mais pas dénuée d’intéret :

    [url]http://copiste.romandie.com/[/url]

    Nous avons à subir une nouvelle polémique d’origine autrichienne cette fois, contre le Pape Benoît XVI : Un article repris dans une revue très mal notée, en vérité. L’article est intitulé  » Critique de la démocratie » en français, mais en allemand: Freiheit und Wahrheit = Liberté et vérité !
    Pour les amateurs d’article en allemand, vous le trouverez (revue Communio), sur le site de l’Université de Münich.
    L’article en Anglais est à cette adresse : http://www.ewtn.com/library/THEOLOGY/TRUEFREE.HTM
    Sa conclusion : Wenn es keine Wahrheit vom Menschen gibt, hat er auch keine Freiheit. Nur die Wahrheit macht frei.
    Quand il n’y a pas de vérité sur l’homme, il n’a aussi aucune liberté. Seule la vérité rend libre.
    Il serait intéressant d’avoir en ligne la traduction du numéro de Communio de 1996.
    Je verrais plutôt un trait involontaire et circonstanciel d’ironie Ratzingérienne dans l’autorisation de cette publication : Au slogan des camps de concentration nazis, Arbeit macht frei (le travail rend libre), il répond Wahreit macht frei (la vérité rend libre). Il faut savoir accepter de sortir le glaive de la vérité dans le camp ennemi et y porter la guerre, s’il y tient et qu’on en a les moyens! Intellectuellement, le cardinal était assez bien fourni et le pape l’est encore, me semble-t-il. D’ailleurs le journalisme, de manière général n’est-il pas assimilimable aux pharisiens du temps de Jésus, les grands maîtres de la pensée correcte, ceux qui lui reprochaient de manger avec les pécheurs et qui l’ont condamné ensuite à mort? Il y avait des exceptions. Il n’est pas inutile de rappeler que c’est à cause du péché de tous les hommes que le Christ est mort.

  6. Sur son blog, le copiste retranscrit aussi une traduction en français du texte de Ratzinger.

    Je vous dépose cette partie, pour les lecteurs que cela intéresse, voici le dernier post du copiste sur ce sujet :

    « Une nouvelle démonstration du peu de conscience professionelle de certains milieux de presse. Ils vous balancent des articles et leurs traductions avec des dates approximatives… La traduction française de l’article de Communio ne date que de 1999 et pas de 1996!
    Messieurs de la presse française, vous êtes nuls et surtout pressés de tendre des croche-pieds!
    Voici l’extrait qui n’est plus disponible qu’en cache de cet article, le site de Communio en français n’est plus accessible.

    ——————————————————————————–
    Liberté et Vérité Joseph Ratzinger
    Revue catholique internationale COMMUNIO, XXIV, 2 – n°142 mars-avril 1999
    La liberté qui serait pure disparition des normes conduit à l’autodestruction. Elle doit s’orienter vers la vérité, vers ce que nous sommes et qui correspond au plus intime de notre être. La raison humaine ne peut renoncer à l’idée de Dieu : seule la vérité rend libre.
    DANS la conscience de l’humanité d’aujourd’hui, la liberté apparaît comme le bien suprême, auquel tous les autres sont subordonnés. Dans la législation, on a donné à la liberté de création et à la liberté d’expression la préséance sur toutes les autres valeurs. Des valeurs qui sont en concurrence avec la liberté et peuvent nécessiter une limitation de celle-ci apparaissent comme des entraves, des « tabous », c’est-à-dire des reliquats d’interdits ou de peurs archaïques. L’action politique se doit de toujours favoriser la liberté. La religion elle-même ne peut se mettre en valeur qu’en tant que facteur de libération pour l’homme et l’humanité. Sur l’échelle des valeurs, la liberté apparaît comme la valeur par excellence et le droit fondamental de l’homme.
    Face à ces présupposés, nous considérons le concept de vérité plutôt avec méfiance : on se souvient que nombre de pensées et de systèmes ont revendiqué pour eux ce concept de vérité ; trop souvent l’affirmation de la vérité a été un moyen pour opprimer la liberté. À cela s’ajoute le scepticisme, nourri par les sciences naturelles, envers tout ce qui échappe à l’explication ou à la preuve exactes. Il semble qu’il n’y ait plus là qu’une appréciation subjective, qui ne peut plus prétendre à une obligation universelle. C’est le mot de Pilate qui exprime le mieux l’attitude moderne : « qu’est-ce que la vérité ? ». Celui qui affirme être au service de la vérité par ses paroles et par ses actes doit s’attendre à être traité de fou ou de fanatique. Car « le regard vers l’au-delà nous est fermé ». Cette parole de Goethe, dans Faust, caractérise notre sensibilité moderne. »

  7. « La religion elle-même ne peut se mettre en valeur qu’en tant que facteur de libération pour l’homme et l’humanité.  »
    Ca, c’est une parole faustienne qui met en avant l’homme et une religion humaine :
    c’est une pensée diabolique, anti-christique.
    CELLE D’UN DEFENSEUR D’UNE RELIGION !
    ECOUTEZ PLUTÔT CE QUE VOUS DIT LA BIBLE , A PROPOS D’UNE RELATION VIVANTE
    AVEC DIEU :
    « Jean 8:36
    Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres. « 

  8. Formidable!!!

    Merci infiniment Thierryboya!

    je me précipite pour le télécharger!

    En tous cas, cette polémique idiote aura permis de redécouvrir le texte!

    Au plaisir de vous relire

  9. Je t’en prie , tout le mérite revient à la croix d’être allé cherché ce texte de communio ! (un peu tard mais bon mieux vaut toujours tard que jamais !)
    malheureusement combien de gens vont réellement lire ce texte ?
    un pamphlet anti-démocratique, quand Ratzinger faisait des piges chez les fachos comme ont grossiérement titré certains sites…Certains n’ont vraiment pas peur de se couvrir de ridicule et d’une médiocrité affligeante ! Voilà encore ce que vont retenir les « gogos » qui s’en fichent au fond et qui n’iront pas chercher plus loin…
    c’est tout à fait le titre de ton article calomniez il en restera quelque chose !
    mais enfin tu as raison ça aura permis au moins de découvrir ce texte toujours d’une criante vérité et actualité !

    au plaisir de vous lire également ! et merci 😉

  10. C’est vrai Thierry!

    C’est aussi notre époque qui veut cela. Il y a des gens qui ne cherchent pas la vérité mais qui veulent juste se complaire dans la leur propre.

    Il parait que le ridicule ne tue pas, heureusement pour ces sites!!!!

    Bien cordialement!!!!

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