Batman vs Superman

Réalisateur : Zack Snyder
Date de sortie : 23 mars 2016
Pays : USA
Genre : Action, Fantastique
Durée : 153 minutes
Budget : 250 millions de dollars

Casting : Ben Affleck (Batman/Bruce Wayne), Henry Cavill (Superman/Clarck Kent), Jesse Eisenberg (Lex Luthor), Gal Gadot (Diana Prince/Wonderwoman)

Le film commence fort en reprenant la narration juste un peu avant la fin de Man of Steel, c’est à dire lors du combat dantesque entre Superman et Zod. Un affrontement titanesque emportant avec lui des dizaines d’immeubles à Metropolis et à Gotham City. Tuant une quantité innombrable d’innocents et réduisant à néant de nombreuses familles. A partir de ce moment, Bruce Wayne voit en Superman un danger constant pour la planète, une bombe à retardement qui peut se retourner à tout moment contre l’humanité. Il n’est pas un héros mais une menace qu’il faut arrêter. Lex Luthor, jeune milliardaire mégalomane, voit dans cette attaque extraterrestre, une formidable occasion de développer son entreprise pour gagner plus d’argent et de pouvoir.

Dès le début, le ton est donné ! Des musiques épiques signées Hans Zimmer et Junkie XL, des rayons lasers qui lacèrent des tours de verre, un Ben Affleck à la carrure de rugbyman, une course poursuite parmi les décombres à bord d’une Jeep, bref ce blockbuster commence fort. Cette musique est un vrai problème car beaucoup musique un peu trop assourdissante comme si un orchestre philharmonique de 10000 personnes était présent dans la salle tout au long des deux heures trente du film. Le scénario va vite, trop vite parfois, à l’image de cette scène d’introduction où on ne sait pas réellement ce qui se passe à part que ça explose de partout. Tellement vite qu’il se perd parfois dans des intrigues brouillonnes et déroutantes. Une impression renforcée avec les différents cauchemars de Bruce Wayne dépeignant un monde aride, sombre et inquiétant où Superman est un nouveau dieu à la tête d’une armée d’admirateurs zélés à l’instar d’un Hitler en costume moulant bleu.

Ben Affleck était attendu au tournant par des milliers de fans, allait-il remplacer brillamment Christian Bale et être à la hauteur d’un personnage charismatique? Très sincèrement, oui ! Pas le même bat-justicier mais il faut arrêter avec les comparaisons. Batfleck est bon, sa silhouette impressionnante y est pour beaucoup. Son costume est plus sobre, ses tempes grisonnantes, son caractère plus borderline illustre un super héros rôdé qui ne croit plus au concept d’une justice morale, il est plus cruel, plus noir, n’hésitant plus à franchir un cap encore jamais atteint : tuer des malfrats directement ou indirectement en les marquant au fer rouge. Même si le film est considéré à la base comme une suite des aventures du kryptonine, c’est Batman le vrai héros. Les batphiles seront aux anges : une nouvelle Batmobile, toute jolie même si on niveau classitude, elle n’atteint pas le niveau inégalable du modèle burtonien, un Batwing et une terrible armure de chevalier noir décuplant force et terreur. Concernant Henry Cavill, il reste convaincant en extraterrestre omnipotent tirant des lasers rouges des yeux, mais cette montagne de muscles n’est pas très expressive. Le seul moment où il paraît humain c’est quand Lex Luthor joue avec ses nerfs et ça dure 1 minute pas plus. Troisième personnage principal et pas des moindres, la sculpturale Wonder Woman interprétée par une Gal Gadot pertinente. Pas très présente au début mais son intervention est capitale dans la deuxième partie du film. Son costume revisité pour l’occasion renvoie celui de son ancêtre au placard, plus guerrier et plus sexy, lui aussi est une réussite. Pour finir la présentation, Lex Luthor incarné par Jesse Eisenberg, brillant mais perturbant car il ressemble bien plus à un Joker qu’à l’héritier de Luthor Corp. Torturé, insolent, psychopathe, sociopathe, machiavélique, bavard et gesticulant, il incarne un vilain bien charismatique. Zack Snyder réalise un film « pompier » où la catastrophe est permanente. Les tours de béton s’écroulent comme des châteaux de cartes, c’est à se demander comment font-ils pour en mettre encore à l’écran notamment lors du combat contre Doomsday, la monstrueuse créature qui fait des ondes de choc avec ses pattes. Tout est fait pour que le spectateur en prenne plein la vue, heureusement les effets spéciaux sont clairement bien faits mais on frôle parfois la surenchère.

Au delà du simple film de super héros divertissant (ou non tout dépend des goûts), Batman Vs Superman prête une lecture moderne des récits mythologiques. Ces hommes ou femmes déguisés sont nos héros et leurs aventures, nos Iliade et Odyssée modernes. Des légendes composants un socle des valeurs pour les plus jeunes et un exemple de moralité pour les plus grands. Une parabole de la lutte perpétuelle entre l’homme et dieu, le faible mortel opposé au Tout Puissant. Dans le film ce combat est d’une grande violence et se déroule dans un vieux bâtiment abandonné aux allures antiques, symbolisent l’intemporel et le sacré. On ne sait plus où est le Bien ? Où est le Mal ? A qui se fier ? Lucifer n’était-il pas le plus puissant des anges ? Lex Luthor est convaincu que les démons viennent du ciel. Le DC Cinematic Universe démarre en trombe, de bonne augure pour les prochains opus qui raconteront les aventures de Wonder Woman et de la Justice League, mis en scène par M.Snyder, pour une cohérence bienvenue.