NOS LUMIERES ETEINTES

La question identitaire est loin d’être nouvelle et ne laisse personne indifférent, le besoin d’appartenances figure à la troisième position dans la pyramide du bonheur, reste à savoir de quelle(s) appartenance(s) il s’agit ?

La question identitaire est un cancer qui répand ses métastases dans des esprits émotifs dont la raison est malade, bref,  mal-aidée, certaines vérités n’ont pas connues une ampleur ni même une légitimité qui leur revienne de jure. Être Amazigh, c’est le non-être ! Ce n’est qu’une illusion.

Tertullien, Saint Augustin, Térence, Apulée et autres, tant de personnalités Amazighs romanisés depuis la constitution de Caracalla de 202 (La pax Romana) leur apport est indéniable et indélébile. Ont-ils fait quelque chose pour leur appartenance Amazigh ? Non, rien de tout. Ils se sont intégrés et ont voulu participer à l’aventure humaine et aider l’Homme (pas un peuple distinct) par leur érudition à mieux se connaître comme  le fameux : connais-toi toi-même d’Apollon. Quand est-ce que la crise de l’Amazighité a-t-elle vu le jour ? Durant la moitie du XIX siècle selon les écrits de Ali Yahia Abdennour dans La crise berbère de 1949, mais Ali Guenoun, l’historien ne partage point cette optique, pour lui, il s’agit d’un conflit de leadership. Shlomo Sand, dans Comment j’ai cessé d’être juif ? Parlait de diverses identités qui professaient le clivage et le sacrifice, de l’identité religieuse d’antan à l’identité nationale. Ce qui nous incite à poser des questions et émettre des suppositions, avant la colonisation Française ce fût l’amnésie totale, pour quoi ? Alors qu’en lisant l’histoire d’un parjure de Michel Habart stipulant que les colonisés (Algériens) étaient plus instruits que les colonisateurs (Français). Le mot « Amazigh » a une étymologie infondée et bancale, il signifie « homme libre, parfois homme noble » donc dire être un Amazigh, juif, chrétien ou musulman est un oxymore très malsain, l’érudit Boissonnade a dit : « on est convenu d’appeler synonymes des mots dont le sens a plus de rapports que de différences » et le mot amazigh est plus proche du mot « athée » que de « théiste ». Mohand Akli Haddadou, dans son livre Défense et illustration de la langue berbère où il a favorisé l’appellation du mot Amazigh parce qu’elle avait une connotation méliorative, celle de liberté et de noblesse à l’autre, berbère, qui a donné barbare aux Grecs. Juba, le polythéiste Numide (le nom de Numidie lui-même est une qualification des Romains !), Dihia (alias Kahina), la juive Numide, J. E.M Amorouche, chrétien Algérien,   M. Arkoun le musulman Algérien et Boudjedra l’Athée Algérien ! Tous reliés, mais si différent l’un à l’autre, comme le résume si bien Sartre : « c’est en avançant dans la vie qu’il comprendra qu’il est et construire son identité » Et ce qu’a dit l’historien Marc Bloch : « les Hommes sont plus les fils de leur temps que de leurs pères » Le pire dans l’histoire c’est que certains kabyles qui se disent séparatistes (pour des raisons que la raisonne ne connaît pas toujours) qui aiment tant haïrent les dits Arabes ne sont pas sans savoir que le Tamazight ou le berbère est une langue chamito-sémitique (afro-asiatique) un sous groupe des langues dites sémitiques d’où dérive l’arabe. L’agent le plus corruptible est le politique (selon le classement de Cicéron) qui donne des cours d’ethnologie et d’histoire ? Ce sont les Romains à l’instar de Salluste qui nous apprennent qui était  Tacfarinas, Massinisa, Juba ou Jughurta. Comme si l’histoire de l’Algérie-Française nous est racontée par Jaques Chirac ou Jean M. Lepen ! Ça tournera au dérisoire de nos jours, Jean Ziegler a écrit un essai La victoire des vaincus qui ne concernent pas les Amazighs du moment qu’ils n’ont pas empêchés d’autres envahisseurs ; malheureusement ils n’ont pas connu cette victoire dont l’essayiste parle. Être Amazigh, c’est le non-être ! Chateaubriand nous apprend dans Histoire de France : « Toute révolution qui n’est pas accomplie dans les mœurs et dans les idées échoue ». Quand on  lit Du témoignage de Jean Norton Cru, on se rend compte que l’histoire a tant de versions, engendrant des vérités qui peuvent être contraires comme en a si bien parlé Pascal Blaise dans ses pensées.

En réalité, il n’y a jamais eu de ‘’nos’’ supposant l’existence d’un ‘’vos’’ (cette altérité fascisante), mais il y a des lumières qui  ne peuvent être orphelines seulement si personne ne s’y intéresse, malheureusement c’est la situation actuelle de bien des communautés « identitaristes »

A. C.