Aura-t-on des rennes à Noël?

Dans la blanche neige, point de nains…  Peut-être un « Atchoum » de temps à autre, (et surtout par temps froid), mais c’est juste un bruit qui court…  Je ne me ferai pas écho de ce phénomène car il est totalement hors sujet…

Dans la blanche neige, dans l’immaculée Laponie, ce sont Comète, Tornade, Eclair, Fringant et les autres qui sont nos héros…  Sans parler de Rudolph au nez rouge et lumineux, visible dans le brouillard et la tempête, et par tous les temps…

Les rennes du Père Noël ne sont pas issus d’un conte ou d’un long métrage. Non ! Ils sont les seuls à pouvoir emmener le traineau jusqu’aux noires mais non moins accueillantes cheminées de nos maisons !

Leurs poils creux les aident à supporter les basses températures. Leurs pattes fines sont pourvues de larges sabots qui leur permettent de se déplacer aisément dans la neige. Le lichen, leur aliment préféré, fermente dans leur ventre et dégage de la chaleur… CQFD.

 

Le Père Noël devra-t-il bientôt bouleverser ses habitudes ? Faire appel à des chiens de traineaux ou à des drones ?…

Des rumeurs courent, dont je ne peux que me faire écho, tant le sujet est brûlant…

C’est l’allongement du jour et lui seul, qui signale aux rennes que le moment est venu de migrer vers des zones où la végétation printanière est abondante (jeunes bourgeons de saules ou autres arbustes). Or, la végétation vient à maturité de plus en plus précocement. Quand les rennes arrivent, les plantes ont dépassé leur pic de productivité et leur valeur nutritive est déjà en train de diminuer… Les plantes sont en avance, les rennes, eux, n’ont rien changé à leurs habitudes migratoires millénaires. Cette période de migration coïncide avec celle où les femelles mettent bas. Avec l’éclosion prématurée de la végétation, les femelles arrivent trop tard dans leurs « maternités »…

Gardons un peu d’espoir, que diable ! Les rennes ont côtoyé le mammouth, le rhinocéros laineux, et ont survécu à beaucoup de changements climatiques ! Nous n’allons pas verser de larmes comme l’a fait Bambi lors de la mort de sa mère. Non ! Point de mort violente ici ! Point de chasseurs affamés pourchassant de gentils cerfs !

 

Sauf que…. 

Il faut bien aborder le sujet, douloureusement…

Les rennes ont une fâcheuse tendance à se transformer en gigot, et à laisser le traineau dans une tragique immobilité…

Savoureuse, exotique et pauvre en graisse, la viande de renne fait un tabac aussi en Europe et la Finlande s’en inquiète, au point de bloquer une gigantesque commande, destinées aux allemands…Pensez donc, 20% des quelques 500 000 rennes des forêts finlandaises chez Lidl… Il y a non-assistance à rennes à manger !

Chers Français, chers compatriotes, pauvres consommateurs, le renne d’Ikéa se paie à prix fort : 50 € le kilo, fumé à chaud !… Une dissuasion, plutôt qu’une invitation…

Ouf !!

N’empêche, les Finlandais doivent importer du renne de Sibérie pour se satisfaire eux-mêmes…

Gardons de l’espoir, que diable ! La Laponie est suffisamment vaste et les rennes en connaissent tous les recoins et les cachettes !…

 

Oui, mais…

Un peu partout, en Laponie (suédoise, pour l’instant), des mines à ciel ouvert vont enlaidir et polluer des paysages de rêve…

Entrons dans le vif du sujet : Les Samis (dernier peuple premier d’Europe) vont être privés de leurs terres et ainsi de leur seule source de revenus : l’élevage de rennes…

Quant au touriste, il décidera sans doute de renoncer aux aurores boréales, sur fond de barbelé et sur un air de pollution…

 

Oui, tout cela est triste !

Mais en cherchant bien, j’ai trouvé une note joyeuse, pile à ma portée !  Loin de toute anicroche !

Dans les montagnes jurassiennes, des rennes vivent heureux ! Et si cela se trouve, ils auront beaucoup d’enfants… !