Arnaud Montebourg,

le chantre de la démondialisation à sa manière.

C’est le mot à la mode devant le fiasco de l’Union européenne si porteuse d’espoirs et qui n’en finit pas de souffrir de sa politique conservatrice alors qu’elle avait pour but de rapprocher les peuples, mais c’était sans compter sur ses dirigeants qui depuis tant d’années ont fait une Europe des profits au détriment des Européens. L’intégration de pays de culture et d’économie si différentes, ouvrant de ce fait les frontières, à conduit notre économie devant la concurrence des pays à faible coût de valeur ajoutée à laminer notre industrie, ainsi qu’à faire de nous des assistés, des chômeurs et des SDFs en puissance. Ce n’était pas le discours que l’on entendait de nos représentants politiques de l’époque, l’Europe devait être pour nous un moyen de rapprochement, d’éviter les guerres qui ont fait tant de malheur, mais aussi l’ouverture de marchés dont le but était une potentialité industrielle accrue et non le démantèlement de nos usines au profit de pays de niveau de vie très inférieur. L’élargissement à 27 sans considération des conséquences que cela entrainerait à la fois sur la stabilité monétaire et sur les échanges commerciaux avec ces pays a placé notre économie et celle des vieux pays Européens dans une situation d’endettement qui fragilise leur stabilité conduisant inévitablement à la pauvreté de leurs citoyens. Il n’est donc pas étonnant que des politiques clament l’abandon de l’Union Européenne pour le retour à une indépendance économique et monétaire, sans en mesurer les conséquences qui surviendraient sachant que notre situation n’est plus celle d’avant. Notre endettement est tel que sans le secours du pacte monétaire nous devrions dévaluer notre monnaie, c’est à dire le franc retrouvé. La dévaluation c’est tout simplement un appauvrissement conduisant à un coût de vie plus élevé puisqu’il faudrait payer plus cher ce que nous importerons.

Quand on voit notre industrie automobile perdre ses emplois pour cause de compétitivité alors qu’elle a été robotisée, on veut maintenant fermer chez PSA deux usines celle de Sevelnord dans le nord et celle d’Aulnay en Seine Saint-Denis d’ici 2014 ou 6.200 salariés y travaillent encore. Malgré les sacrifices fait par les salariés au compte de cette robotisation, l’industrie automobile Française à perdu 33% de sa production entre 1997 et 2009. On compare souvent l’industrie Allemande à la Française or, en Allemagne les constructeurs y produisent près de la moitié des voitures qu’ils vendent alors qu’en France c’est seulement 1/3. En outre, le salaire d’un Allemand est en moyenne de 20 % supérieur à celui d’un Français et les voitures Allemandes sont très chères. Ce n’est donc pas que les charges sociales souvent accusées de miner les coûts de production puisque dans nos usines robotisées il n’y a presque plus d’ouvriers, ce n’est donc pas leurs charges qui grèvent notre compétitivité. Par contre la sous traitance automobile souffre le plus, ses pertes d’emploi seraient de l’ordre de 40.000 à 50.000 salariés chez les sous-traitants et les équipementiers, secteurs à forte valeur ajoutée. Les causes sont multiples, entreprises trop petites, insuffisance de fonds propres, difficultés d’accès au financement et au crédit, et surtout en France ou le sous traitant est souvent celui qui est pris à la gorge. Un état économique qui a peu avoir avec la mondialisation mais avec un patronat sans scrupules.

Alors la démondialisation c’est quoi, c’est la fermeture des frontières, le repli sur soit, en d’autres termes c’est ne pas voir l’évolution du monde, c’est baisser les bras devant le défi à relever, c’est marcher à coté de ses pompes. C’est la politique du Front national dont Marine Le Pen déclare que si elle était socialiste elle voterait pour Arnaud Montebourg .

Mais pour Arnaud Montebourg, nous sommes dans une naïveté grotesque. Pour lui «l’Europe ne manque pas seulement de roublardise, elle manque d’intelligence stratégique» pour imposer les mauvais traitements que nous inflige le reste du monde. Arnaud Montebourg n’est pas favorable à un repli national, il est pour «un protectionnisme altruiste partagé ou nous pouvons amener à l’amélioration des salaires et des conditions de travail dans les pays pauvres». L’instauration d’une vraie taxe carbone extra-européenne permettrait d’en verser une part au fond de Kyoto afin d’aider les pays qui n’ont pas nos disponibilités financières et à améliorer leur processus productif au regard des émissions de CO2. Et, chez nous, on éviterait que «nos efforts sociaux et environnementaux soient ruinés par une concurrence déloyale». Il va falloir trancher à la présidentielle dit-il.

«Au nom de la mondialisation, on fait accepter aux Français des abandons de ce qui appartient à leur identité et à leur libre choix. Le modèle économique Français et la protection sociale sont en train de passer au laminoir. Cela va des femmes précarisées à 750 euros par mois à l’ouvrier qualifié qui a perdu dans la crise son emploi, en passant par le petit patron de PME qui ne parvient plus à se financer dans le système bancaire et se fait assommer par la grande distribution».

Belle tirade, mais, je ne vois pas en quoi l’instauration d’une taxe carbone résoudrait le problème de la concurrence déloyale. Si l’on aide les pays qui n’ont pas de disponibilités financières avec cette taxe cela ne joue nullement sur les coûts de main d’œuvre cause majeure des délocalisations industrielles.

L’Union porte la responsabilité de la situation actuelle de la Grèce pour ne pas avoir vu ses conditions fiscales ainsi que ses potentialités propres qui lui permettraient de surmonter son énorme déficit rendant ce pays au bord de la faillite avec une dette qui atteindrait 127 % de son PIB au lieu des 115,2 % en 2010. Mais, il n’est pas le seul, le Portugal, l’Irlande, et dans une moindre mesure l’Espagne, et même l’Italie à l’origine de cette Union avec une dette en valeur absolue la plus élevée de tous de 1.843 milliards fin 2010 soit 118,5 % de son PIB. la France n’est pas en reste puisque le rapport annuel sur les finances publiques de la Cour des comptes appelle le gouvernement a freiner le plus vite et le plus fortement possible la progression de la dette, jugeant nécessaire un redressement de 20 milliards par an. Si rien n’est fait, «nous approchons de la zone dangereuse», souligne Didier Migaud. Au-delà de 90 % de PIB, environ, «l’endettement pourrait déclencher des réflexes de précaution défavorables à la croissance chez les ménages et entreprises. Et, au-delà de 10 % du produit des prélèvements obligatoires, la charge d’intérêt peut conduire à une dégradation de la notation des emprunts d’Etat», même si «la France aujourd’hui n’a pas de risque de voir remise en cause sa notation», nuance-t-il.

On a instauré la concurrence à 27 avec des pays qui n’étaient pas de même niveau de développement et en même temps on s’est ouvert sur l’extérieur. Arnaud Montebourg, «On a organisé la passoire de l’UE vis-à-vis de la mondialisation, pendant que toutes les autres grandes nations mercantiles et concurrentes, elles, prennent des mesures protectionnistes. Car que font les communistes Chinois ? Ils utilisent la mondialisation quand elle est à leur avantage, mais ils sont archi-protectionnistes, totalement dirigistes dans leur économie intérieure, ils manipulent leur monnaie pour augmenter leur domination sur les marchés mondiaux».

Démondialisation, c’est à la fois des frontières, des douanes avec des taxes sur les produits importés mais c’est aussi de la part des autres pays sur nos produits, ce qui en fin de compte rend par ce protectionnisme le commerce plus cher. Mais c’est également sortir de l’Union économique et monétaire fondé par le Traité de Maastricht signé le 07 février 1992 par les 12 pays qui fondèrent l’Union à cette époque. En d’autres termes, c’est sortir de la zone Euro. Mais sortir de l’Euro, c’est revenir aux anciennes monnaies ce qui ne peut se faire sans retrouver un endettement inférieur à 60 % du PIB et un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB.

Alors pourquoi faudrait-il démondialiser ?

C’est d’abord sortir de la zone euro, et nous en avons vu les conséquences. l’emploi mal payé des pays pauvres tue l’emploi mieux payé des pays riches, comme l’écrit Jean-Marc Vittori dans les Échos, «l’ouverture des pays longtemps plongés dans la glace communiste, Chine en tête, a fait débouler des centaines de millions d’hommes et de femmes prêts à travailler pour trois fois rien la plupart de ceux qui prônent la démondialisation des marchandises le font au nom de la solidarité». Mais la solidarité devrait au contraire nous amener à aller plus loin encore dans l’ouverture. «Tous les pays qui ont émergé ces dernières décennies ont fait jouer le levier de la mondialisation, de la Corée du Sud au Brésil en passant par la Chine. Aucun de ceux qui sont restés submergés par la pauvreté n’a su ou pu le faire». La solidarité, c’est l’ouverture des frontières. Sauf à limiter son champ à l’intérieur des frontières, ce que seul le Front national, à nouveau, ose faire ouvertement.

La contradiction, ici, ressort magnifiquement dans le livre du socialiste Arnaud Montebourg, il faut «obliger le consommateur à acheter plus cher pour soutenir le pouvoir d’achat». Chacun sait pourtant que c’est la baisse des prix qui augmente le pouvoir d’achat ! Pour être juste, Arnaud Montebourg précise qu’il s’agit du pouvoir d’achat des salariés producteurs. Mais si le but est d’organiser un transfert de ressources entre salariés et inactifs (retraités, chômeurs…), il y a d’autres moyens plus efficaces que les barrières douanières, comme la TVA sociale. Et moins coûteux.

Outre les conséquences des barrières douanières nous préservant des influences extérieures, il faut comprendre la réaction des pays qui seraient visé par des taxes douanières, ils réagiraient à leur tour et nos exportations à haute technologie Airbus, centrales, armement, produits de luxe, se verraient taxées. Finalement tout le monde y perdrait. Or, ce n’est qu’un temps à passer, les pays émergents dont la Chine ont de plus en plus de mal à être moins cher que nous, pour eux aussi l’amélioration des conditions de vie de leurs citoyens fait monter les prix de vente, ils deviennent de ce fait moins compétitifs, il faut savoir attendre que ce bouleversement mondial s’équilibre conduisant à des valeurs ajoutées proches ou seuls les paramètres de transports, à cause de l’énergie, feront la différence entre ce que nous produisons avec ce que nous pourrons acheter ou faire fabriquer à l’extérieur.

Il y a un autre paramètre dont on parle peu et qui prêcherait à démondialiser nos échanges, il s’agit de la protection sanitaire alimentaire des produits importés. On constate avec le libre échange au sein de l’Union que nous pouvons nous contaminer les uns et les autres, l’exemple des morts par la bactérie Eschérichia Coli en est le symbole. Il est certain que les protections et les contrôles sanitaires ne sont pas identiques sur l’ensemble des pays de l’Union, de sorte que la fermeture des frontières à certains pays peu scrupuleux serait une solution à l’importation de denrées alimentaires, par le fait que même avec un contrôle rigoureux aux douanes ne peut assurer le passage d’aliments sains.

 

6 réflexions sur « Arnaud Montebourg, »

  1. Que dire ? tout pour le fric on va droit dans le mur c’est inévitable ,écologiquement, humainement,et cupidement.Une chose est sure la nature reprend toujours ses droits.

  2. [b]charly12[/b] bonsoir,

    Oui,mais il faut attendre, et l’on ne sait pas combien de temps ?

    Bien à vous,

    Anido

  3. Bonsoir anidom nidolga,
    Ont a pas le choix faut attendre effectivement.Et en fait c’est le partage de la richesse d’un pays qui pose problème une majorité travaille pour une minorité qui en veut toujours plus.Quand on vois que certain ont tellement d’argent qu’ils ne peuvent même pas dépenser.Et la croissance passe par le travail et du travail y en a plus.Pourquoi encore favoriser les plus riche alors que ce n’est pas les industries du CAC 40 qui fait rentrer de l’argent dans les caisses,non on leur en donne encore.Je ne suis nullement contre des gens qui ont de l’argent non beaucoup on travailler dur pour en avoir mais le partage n’est pas loyal ni efficace.

  4. [b]charly12[/b],

    [b]Et en fait c’est le partage de la richesse d’un pays qui pose problème une majorité travaille pour une minorité qui en veut toujours plus.[/b]

    C’est vite écrit, dans cette minorité il y a des gens très pauvres qui ne demandent qu’à vire décemment pas toujours plus.

    De plus, c’est cette minorité qui a payé la crise financière puisque les charges fiscales de ceux qui ont la richesse ont été plafonnées, et même pour ceux qui avaient payé au-delà du plafond le surplus à été restitué.

    [b]Je ne suis nullement contre des gens qui ont de l’argent non beaucoup on travailler dur pour en avoir mais le partage n’est pas loyal ni efficace.
    [/b]
    Qu’entendez-vous par partage n’est pas loyal ni efficace ?

    Bien à vous,

    Anido

    Alors que propsez-vous ?

  5. Par le partage j’entends un partage équitable les différence de salaire entre les dirigeants et les ouvriers par exemple.Pas efficace ? tout simplement si ont avait plus d’argent ont dépenserais plus.En plus les impôts sont a revoir les riches payent moins que les autres et ou ne payent pas du tout

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