Again, he did (partie 2)


A ce moment, Obama est plus qu’un homme, c’est un rêve américain qui se réalise, un mythe qui prend forme, imaginer un noir président dans ce pays encore profondément marqué par l’esclavage est une chose merveilleuse. Barack devient une icone pop, il est jeune, cool, les stars le soutiennent (De Niro, Will Smith, George Clooney, Will I Am, etc.), des chansons se font à son effigie, tout comme des posters, des badges, des T-shirts, bref tout ce que la société de consommations américaine fait de mieux comme produits dérivés. Le monde est galvanisé par le slogan :" Yes we can !" Et "he could", victoire sans appel sur Mac Cain, qui n’a pas la fritte, plus de 10 millions de voix d’écart. Le 44ème président des Etats-Unis d’Amérique est historique.


Malheureusement, l’incarnation chimérique d’Obama n’aura duré qu’un temps et la dure réalité terre à terre reprit ses droits. Obama a hérité d’un avion en plein piqué causé par une gestion calamiteuse de l’incompétent capitaine Bush. Les 4 premières années de mandat ont été synonymes de victoires mais également de défaites. Son action pourrait se résumer à mettre un sparadrap sur une brèche énorme. 


Le chômage, déjà en progression, n’a cessé de poursuivre sa triste trajectoire, tout comme la dette qui s’est alourdie de jour en jour. L’immigration et le développement des énergies propres sont restés au point mort malgré sa volonté de renforcer le contrôle aux frontières et de régulariser les immigrés déjà présents sur le territoire, ceux qui se sont intégrés et travaillent, allant même pour le rapatriement familial. Obama s’est également fait remarquer pour son manque de leadership lors des « printemps arabes » qui ont secoué le monde musulman en 2011.


A cela s’ajoute le problème israélo-palestinien, véritable épine dans le pied depuis les années 1940. La situation ne s’est pas améliorée, allant même à s’empirer, les colonisations juives reprenant de plus belle. Malgré tous les espoirs fondés aux débuts de sa prise de mandat lui valant un prix Nobel de la Paix en 2009, alors qu’il n’avait encore rien fait, aucun accord de paix n’a été signé entre la Palestine et Israël. Sur le plan de la guerre en Irak, des milliers de soldats ont quitté le front, tandis que d’autres sont partis renforcer les troupes déjà mobilisées en Afghanistan. Les relations avec la Russie se sont tendues et distendues, avec Medvedev et Poutine, on a bien failli ressortir la hache de guerre (froide).


Toutefois, il parvient à la signature du traité START visant le désarmement nucléaire et il sera pour toujours dans le cœur des américains, celui qui a abattu Ben Laden, l’ennemi n°1 en mai 2011. Le terroriste tué, le pays en liesse et l’aura du président consolidée. Il a également redonné de l’espoir à l’industrie automobile en sauvant de nombreuses usines. L’empreinte qu’il laissera pour la postérité, c’est sa réforme sur la santé public, son bébé portant son nom, l’Obamacare. Une vaste réforme permettant à plus de 32 millions de personnes, jusqu’ici démunies de sécurité sociale, d’en profiter d’une. Un souhait réalisé après une âpre bataille politique depuis que les élections de mi-mandats de 2010 se sont soldées par un revers avec la victoire des républicains. Ils sont devenus majoritaires au Congrès et ont conforté leur position au Sénat.


Obama c’est aussi un homme aimant cultivé son image vis à vis de l’électorat américain. Très populaire, il aime se montrer proche de l’Américain moyen. Il joue au basket, regarde les séries télé phares du moment, comme Lost, les disparus, va commander des pizzas, des hamburgers, chante dans des shows télé, sait faire preuve d’ironie et rétorquer aux accusations de ne pas être américain avec une répartie sans égale.


La famille étant une idée très forte dans l’inconscient collectif outre-Atlantique, il aime cultiver la sienne. Ainsi quand sa popularité a du plomb dans l’aile, c’est sa femme, Michelle née Robinson, rencontrée au cours de ses études qui vient à la rescousse de son mari. Forte d’une grande estime, elle se démène dans des actions caritatives et s’illustre dans la lute contre l’obésité, véritable fléau de la société US. Sans oublier, les deux filles, Malia Ann et Natasha que le public voit grandir au fur et à mesure des années. Récemment, voguant sur la question des prêts étudiants que les élèves doivent contracter pour suivre des cours à l’université et dont le remboursement reste dans le domaine de l’incertain, Barack et Michelle, ont affirmé qu’ils avaient fini de les payer il y a peu de temps. Bref la famille Obama, c’est une famille américaine comme tant d’autres. Un président presque normal. 


Une proximité accrue grâce à l’utilisation des nouveaux réseaux sociaux. La page du président est l’une de celles qui comportent le plus de fans sur Facebook, ses tweets sont suivis par des millions de « followers », ses anecdotes sont lues par des millions de lecteurs sur Flickr. Sans tabou sur ses revenus, contrairement à Mitt Romney qui ne dit mot, sa déclaration pour l’année 2011 affiche une rentrée de 789,000$ avec un taux d’imposition de 20% ainsi qu’une fortune de 4 millions de dollars provenant majoritairement de ses droits d’auteur sur ses livres.


En guise de conclusion, on est en droit de se demander ce qui attend Barack Obama ? Une tâche énorme, herculéenne, titanesque. Remettre l’économie américaine sur le droit chemin, créer 1 millions d’emplois, encourager les relocalisations, rendre les énergies durables inévitables, diminuer les dépenses publics de 4000 milliards de dollars sur 10 ans en mettant fin définitivement aux conflits afghan et irakien, en augmentant les impôts pour les plus riches et en mettant fin aux niches fiscales. Il devra continuer de batailler pour que les homosexuels puissent se marier et que l’avortement soit unanimement reconnu. Une proposition de séparation entre Eglise et l’Etat va être discutée, même si les USA sont en théorie profondément laïcs. Le lobby et la vente des armes à feu sera le sujet d’un encadrement renforcé. Internationalement, même s’il jouit d’une grande sympathie des pays occidentaux, son image n’est pas si flatteuse dans les pays musulmans. Un effort de réconciliation devra s’opérer à leur encontre, ainsi qu’avec la deuxième puissance mondiale de la planète, la Chine dont le développement à grande vitesse commence à montrer des signes de faiblesse. Good luck !