Parmi les 54 Etats que compte le continent africain, plus d’une quinzaine ont pour langue officielle le français. Un héritage colonial qui a longtemps fait le bonheur de la France. Car pour elle, c’est un grand prestige. Dès lors, le continent africain se trouve être le plus grand réservoir de francophones au monde.
Cependant, si ces pays tout comme la France ont pour particularité d’avoir pour langue de travail le français, sur le plan démocratique, ceux-ci n’ont rien de commun avec leur ex-mentor. Ils se font remarquer sur le continent par leur hostilité vis-à-vis de la démocratie, et du respect des libertés fondamentales. Ainsi, sur un peu plus de quinze pays, seuls deux ou trois peuvent être considérés comme des pays démocratiques. Même s’il faut reconnaitre qu’il ne s’agit jusqu’ici que d’une démocratie très approximative.
Suivants une grille de lecture simple et efficace, nous sommes arrivés à classer ces pays en 04 groupes, suivant des critères que nous découvrirons ensemble :
– Les Etats réellement démocratiques
Ici, en dehors du Sénégal qui l’est effectivement, on peut avec beaucoup de méfiance admettre le Niger, qui depuis quelques années ne cesse de présenter le visage d’un pays qui aspire à la démocratie. Le Sénégal a quant a lui démontrer l’an dernier sa maturité politique, en écartant par un scrutin libre et démocratique, un Abdoulaye Wade qui voulait déjà comme certains de ses pairs s’accrocher au pouvoir.
– Les pays en voie de devenir démocratiques
Dans cette catégorie, on peut parler de la Guinée d’Alpha Condé et du Bénin de Thomas Yayi Boni, qui malheureusement depuis quelques mois présente un visage de plus en plus inquiétant avec de supposés vrais ou faux complots et tentatives de coups d’Etat. Les prochains jours nous édifieront certainement davantage.
– Les démocraties décrétées par la France
Il s’agit ici des pays qui de par leur docilité vis-à-vis de la France ont fini par être présentés comme des pays démocratiques, et pourtant ! Il s’agit principalement de la côte d’ivoire d’Alassane Ouattara, du Gabon d’Ali Bongo, du Congo de Sassou Nguesso, et surtout du Burkina de Blaise Compaoré. Ces pays sont considérés comme démocratiques, juste grâce aux bons rapports qu’entretiennent leurs présidents avec l’Elysée. Les présidents Gabonais et Ivoirien sont d’ailleurs des beaux-frères de la France, avec des épouses d’origine française !
– Les pires ennemis de la démocratie
Dans cette catégorie se trouvent les pays ayant à leur tête des « empereurs » qui règnent sans partage, et depuis de longues décennies pour certains. Et, à chaque fois, pour légitimer leur confiscation du pouvoir, ils organisent des parodies d’élections, avec ou sans des commissions électorales totalement acquises à leur cause. Le Cameroun de Paul Biya peut-être considéré comme le chef de cette grande famille. Puis viennent le Tchad d’Idriss Deby, la Centrafrique de Bozizé, et le Togo d’Eyadema. Toujours dans cette catégorie, on peut citer le Rwanda, le Burundi et surtout la République Démocratique du Congo, qui bien que francophones sont plutôt des ex-colonies belges.
D’une manière générale, en jetant un regard froid et lucide sur l’Afrique francophone, l’on remarque avec beaucoup de désolation qu’elle a encore du chemin à parcourir. Dès lors, contrairement aux avancées enregistrées presque quotidiennement dans la partie anglophone du continent, l’on se demande si ce ne serait pas une malédiction émanant de la France ? Surtout quand on sait que même les pays magrébins qui jadis étaient les plus mauvais élèves sur le continent en matière de démocratie, sont tous ou presque devenus des pays démocratiques, avec la révolution arabe. Le problème serait donc la France ou comment ?