Actualité économique du 24 avril

 

 

 

La BCE n’achète plus de dette

 

La Banque Centrale Européenne a annoncé qu’elle maintenait son programme de rachat de dette en sommeil pour la sixième semaine d’affilée, malgré les tensions qui ont secoué les marchés, notamment en Espagne. Dans le cadre de son programme pour les marchés de titres (SMP), lancé en mai 2010, l’institution a déjà racheté pour 214 milliards d’obligations souveraines.  Ces rachats de dette ont souvent été critiqués pour créer des pressions inflationnistes sur l’ensemble de la zone euro. Mêmes critiques pour les deux opérations de financement, en décembre et en février, qui ont permis d’injecter plus de 1 000 milliards de liquidités dans les établissements bancaires. Le contexte est compliqué : les taux des rendements à 10 ans espagnols sont passés au-dessus des 6% ce lundi. Pour l’Italie, le taux est grimpé à 5,7% contre 4,8% début mars. 

 

L’industrie, au coeur du second tour

 

L’industrie fait parler. Et les deux candidats finalistes ne proposent pas les mêmes solutions. François Hollande veut créer un nouveau produit financier, le "livret épargne industrie". L’idée est de capter une partie de l’épargne des Français (pas leur voler, mais capter l’argent qui en génère) et d’utiliser cet argent pour le développement des PME innovantes. Pour cela, il veut doubler le plafond du livret A (de 15 300 à 30 600) et du livret de développement durable (de 6 000 à 12 000). Il prévoit aussi de créer une banque publique d’investissement dont les fonds propres s’élèveront à 20 milliards d’euros. Il souhaite redonner plus de pouvoir aux régions  dans les décisions concernant les entreprises qui comptent pour le développement local. Enfin, il veut conserver le crédit impôt recherche permettant aux entreprises de bénéficier d’une réduction d’impôt de 30 à 40% des dépenses effectuées dans le domaine de la recherche-développement. Mais cela ne concernant plus que les PME. 

De son côté, Nicolas Sarkozy défend la TVA sociale. A l’origine, lorsque la Sécurité Sociale a été créée après la seconde guerre mondiale, son financement a été pensé pour reposer uniquement sur la masse salariale, c’est à dire sur l’entreprise et le travail. Le principe de la TVA sociale est de diminuer ces charges que paient les entreprises et les salariés. Le salaire net sera un peu plus élevé et le coût salarial pour l’employeur plus faible. En contrepartie de ces baisses de charges, l’idée est donc d’augmenter la TVA, dont l’assiette serait désormais plus large. La sécurité sociale ne serait donc plus financée exclusivement par le travail mais aussi par la consommation.

Le scénario qui semble se dessiner est la suppression des charges patronales pour les salaires dépassant 1,6 fois le SMIC. C’est l’emploi industriel qui est particulièrement ciblé : dans ce secteur actuellement, les salaires dépassent souvent ce seuil et ne bénéficient pas d’allègements de charges. Or, c’est l’industrie française qui est bien au coeur de la compétitivité française. Cette baisse des charges constituerait un manque à gagner de 10 à 15 milliards pour l’Etat. En contrepartie, la TVA serait augmentée de 2 points. Injuste ? Un peu puisque tous les français paieront ce surplus.

 

Angela Merkel de plus en plus isolée ?

 

L’actualité allemande est riche ce mardi. La Banque Centrale du pays a préconisé l’arrivée de 200 000 immigrés de plus par an dans le but de lutter contre le déclin démographique de sa population et de soutenir la croissance. Le pays possède un des taux de fécondité les plus faibles du monde, avec un peu plus d’un enfant par femme. La population est aussi vieillissante, les 65 ans et plus représentant 20%. De plus, les prévisions ne sont pas bonnes. Pour faire face, la Banque centrale propose de reculer l’âge de la retraite à 67 ans et de faire appel à la main d’oeuvre étrangère. L’an dernier, l’Allemagne a déjà accueilli 177 000 immigrés, la majorité d’origine européenne. C’est surtout de la main d’oeuvre qualifiée qui est recherchée. Le pays manque énormément d’ingénieurs et d’informaticiens. 

 

Une nouvelle un peu plus réjouissante publiée par l’Office Fédéral de la statistique. Cette publication montre que le coût horaire du travail a certes progressé en Allemagne sur les dix dernières années (19,4%), mais cette hausse est beaucoup moins marquée que la moyenne européenne (36,1%), et encore plus par rapport à la France (39,2%). C’est le résultat d’une politique de modération des salaires. En 2010, un employeur allemand a versé en moyenne 30,10 euros pour chaque heure complète de travail dans le secteur privé. La moyenne européenne s’élève à 22,80 euros. 

 

Enfin, il semblerait qu’Angela Merkel soit de plus en plus isolée sur le plan européen. La démission du gouvernement néerlandais ce lundi crée un peu la panique outre-Rhin car les Pays-Bas sont souvent les premiers à suivre la position allemande dans l’ensemble des décisions. L’élection probable de François Hollande en France continuerait de la fragiliser. Sans les soutiens français et néerlandais, la règle du retour au déficit à 3% du PIB d’ici 2013 sera beaucoup plus difficile à appliquer. Et c’est tout le pacte de stabilité qui pourrait être remis en cause. Ce pacte prévoit de limiter à 0,5% les déficits annuels sur l’ensemble du cycle économique et des sanctions automatiques pour les pays ne respectant pas le seuil de 3% de déficit public. François Hollande a clairement indiqué qu’il ne ratifierait pas le traité s’il était élu. Il ne remet pas vraiment en cause les mesures s’y trouvant mais il veut ajouter une clause sur la croissance. Il estime que les mesures de discipline budgétaire ou l’austérité ne suffiront pas à redresser les économies. Il propose notamment un emprunt de la Banque Européenne d’investissement pour les entreprises innovantes. 

 

 

 

2 réflexions sur « Actualité économique du 24 avril »

  1. [b][i]Le scénario qui semble se dessiner est la suppression des charges patronales pour les salaires dépassant 1,6 fois le SMIC[/i]: ce devrait être l’inverse !

    Mais qu’il s’agisse de charges patronales ou salariales d’abord et avant tout le fait d’en faire porter le poids sur la peine, le labeur, la souffrance, la fatigue, les larmes des employés qui produisent au prix de la diminution de leur durée de vie est en soi une ignominie, la justice sociale veut que ce soit ceux qui en profitent c’est à dire ceux qui ont les moyens de consommer de supporter ce prélèvement et plus particulièrement ceux qui jouent que ce soit avec l’argent (y compris celui qui ne leur appartient pas, ce qui est une escroquerie en soi, ou encore ceux qui jouent avec leur pieds et qui ne rapportent rien si ce n’est que l’illusion d’une participation au jeu dont ils ne sont pas les acteurs) ou bien achètent et vendent sans l’effort de transformation, création, modification, réparation c’est à dire les marchands de tous poils (du temple?)

    [i]Cette baisse des charges constituerait un manque à gagner de 10 à 15 milliards pour l’État[/i]: non! pour l’URSSAF ! (bien que l’État intervienne désormais majoritairement)
    [i] En contrepartie, la TVA serait augmentée de 2 points. Injuste ? Un peu puisque tous les français paieront ce surplus[/i]… oui mais à l’export les prix de nos produits baisseront de 2 points, à l’import ils augmenteront de 2% ce qui financera notre sécurité sociale (par le biais d’un reversement [en totalité?] aux ASSEDIC)[/b]
    [b]Je pencherais plutôt pour une augmentation répartie de 1 point de la TVA et de 1 point de la CSG, mais là encore le débat continue.[/b]

  2. Le scénario qui semble se dessiner est la suppression
    des charges patronales pour les salaires dépassant
    1,6 fois le SMIC: ce devrait être l’inverse !
    ENCORE DES CADEAUX AUX PATRONS !!!
    ALLEZ-Y: DEMANDEZ ++ A VOTRE ARGENT !!!

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